Réunion de territoire début juin. Ordre du jour, organisation de l’été. Chamonix, animations de bas d’immeuble. Et mince la catastrophe, ils vont me demander de venir faire de l’animation avec des petits qui vont courir dans tous les sens ! Ça fait pourtant plusieurs fois que je le répète, je ne suis pas animatrice !! Je n’ai même pas mon BAFA, je ne sais juste pas faire ça !

Les collègues ont dit, « t’inquiète pas nous non plus on n’est pas animatrices », et puis il y a des partenaires.

Il n’y a pas de méthode, chaque éducateur vient avec ce qu’il sait faire, la compétence qu’il a développé et la met au service des habitants.

Faire du lien social, présenter leur association en vu d’autres projets en parallèle, sortir de son local pour descendre sur le quartier, préparer la fête de quartier, rencontrer les habitants, se faire connaitre… Voilà les objectifs de chacun qui se mélangent. Mais qui va s’occuper des petits qui veulent jouer ??

Premier mercredi, j’arrive plus tôt. Et première question, comment ça se passe ? On doit bien aider les partenaires à installer les outils pour faire leur métier. La collègue, elle, n’est pas du tout inquiète. Elle a déjà bien réfléchi aux actions qu’elle a déjà mises en place depuis un an. On part au dernier moment et on va faire ce que, par contre, nous les éducs de prévention savons très bien faire, s’adapter et aider ! Au passage on embarque deux jeunes et leur petit frère qui se propose d’aider (voilà aussi une part de notre métier). Commence la manutention des jeux en bois, des choses auxquelles je ne sais même pas jouer. Par contre, je sais installer les barrières, porter, mettre la rubalise, et au passage discuter, raconter aux curieux ce qu’on fait là au milieu du quartier. Et puis il y a les « plus anciens », ceux qui me connaissent, ceux qui l’air de rien ont plein de choses à raconter. Ces derniers, ce sont ceux que j’ai connu quand j’étais éducatrice sur ce site il y a six ans : les anciens jeunes, leurs parents, leurs petits frères et sœurs et parfois même maintenant leurs enfants !

Les animations permettent cela, rendre les habitants acteurs de leur territoire. Parfois des plus grands, des parents viennent se proposer pour accompagner un atelier en lien avec nous.

Il y a aussi la réalité, la Covid, le confinement ça c’est un sujet qui occupe bien, qui inquiète, qui révolte, qui fait rire… Et puis les enfants avec tout ça, c’est dur autant pour l’école que le travail avec les changements de règle pour le chômage (à Chamonix beaucoup sont saisonniers). Enfin il y a la vie quoi. Il y a aussi toutes les idées pour la prochaine fois, pour la rentrée en septembre, tous ceux qui auraient fait mieux à notre place et aussi ceux qui trouvent ça super. Et en fait, c’est déjà l’heure de ranger. Je n’ai pas vu le temps passer et la semaine prochaine avec le temps convivial du cinéma plein air, plein de monde a dit qu’il viendrait. Moi aussi je serai là car ces animations de bas d’immeuble, c’est finalement un bon moyen d’observer, d’échanger, de s’imprégner de l’ambiance du quartier, d’être en lien avec les habitants du plus petit au plus âgé et d’imaginer de nouveaux projets !

Ces temps d’animation permettent concrètement :

• D’être repérés, identifiés et ressources pour les jeunes, les fratries et leurs parents,
• De repérer des jeunes invisibles en ville ou sur l’espace public,
• D’observer un quartier, son fonctionnement, son ambiance, sa particularité,
• De créer un temps convivial au sein du quartier,
• D’aider à la médiatisation.

En gros un bon moyen d’être éducateur(trice) de prévention spécialisée !

Isabelle BERTIN – Éducatrice EPDA de PS – Développement local social